Le Post du mois
Comment le Temps est devenu notre ennemi…
Notre époque est le témoin d’une explosion exponentielle de toutes ses formes d’existence. En d’autres termes, tout croît et tout augmente, en quantité, mais aussi en vitesse : la technologie, les opportunités, les richesses, les conditions d’existence, les objets de consommation. Peu importe ici le débat moral, considérons plutôt l’aspect factuel : avec cette explosion, nos mentalités changent. Nous voulons tout, tout de suite. Il nous est insupportable d’attendre ou de manquer de quelque chose. Cette dynamique humaine et sociétale nous éloigne toutefois de la Nature et de la Vie qui, pour la première nous a donné naissance et pour la seconde, devrait nous apporter du sens.
Or, ce que le « tout, tout de suite » nous fait tristement oublier, c’est l’indispensable durée ou rythme propre à toute chose. Une carrière, un artefact, ou une relation de qualité prend du temps. Et il ne s’agit pas seulement là du vicieux plaisir pris par le destin pour nous enseigner les vertus de la patience, mais tout bêtement parce que le fait même de construire quelque chose induit des étapes incontournables : la présence de tous les éléments qui assurent à cette fabrication sa pérennité, à savoir des éléments solides, viables et bien constitués ;l’expérience pour celui qui fabrique de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas ; les leçons existentielles qui sont indissociables de l’acte de construire, c’est-à-dire pourquoi on le fait, comment on le fait, avec qui on le fait, etc.
Somme toute, la présentation professionnelle est faite du même bois : on devient bon orateur pas seulement grâce à la technique ou au nombre des années, mais surtout par la grâce de toutes les situations et expériences qu’elles nous ont fait croiser.
L’Orateur du mois
Le mariage des contraires?
Place à Jim Carrey, lors d’un discours de bienvenue aux futurs étudiants du M.U.M. A l’évidence, Jim est un « comique » professionnel, et lorsqu’on a son statut, on peut se permettre à peu près tout ce que l’on veut.
Ceci étant, observez à quel point son humour et son style déjanté, par le jeu des contrastes, renforce tout le sérieux de son propos. Car après tout, le contenu de son intervention est éminemment spirituel et ce qu’il en ressort, c’est qu’on se laisse porter par ses blagues, ses histoires personnelles, pour en ressortir joyeux, motivé, avec au cœur et dans la tête un message tout simple : « soyons nous-même sans effort et osons avec le sourire, car c’est le meilleur service à rendre aux autres et à soi-même ».
https://www.youtube.com/watch?v=V80-gPkpH6M
What’s in it for you?
Observer l’autre, c’est pouvoir mieux se connaître
« Tout faire du point de vue du public » – vous nous avez entendu le dire plus d’une fois, est une posture que nous jugeons indispensable pour réussir sa présentation. Toutefois, penchons-nous sur le processus, car il a un effet inattendu…
Vouloir cerner au plus près les préoccupations de son auditoire nous amène à ne plus attendre d’avoir à rédiger notre intervention (c’est à dire attendre la dernière minute) pour nous poser ce genre de questions. Progressivement, on se surprend à observer les gens dès que l’occasion se présente : quand ils parlent, quand ils se taisent, ce qu’ils écrivent, quand ils sont en réunion, à la machine à café… Chaque détail vient compléter la grande fresque que l’on peint intérieurement et qui nous informe sur les autres. Ce faisant, on est donc plus occupé à étudier notre public potentiel ou à venir, que nous ne le sommes à dire tout ce qui nous passe par la tête pour nous faire bien voir. De fait, nos stimuli comportementaux sont un peu moins étalonnés sur notre égocentrisme.
Et parce que nous sommes un peu moins égocentrés, les autres et leurs attitudes, croyances, travers, qualités, manières de faire… peuvent devenir un miroir pour nous. Avec un peu de recul, on retrouve une partie de ces caractéristiques chez nous, à certains moments. Observer l’autre, c’est donc pouvoir mieux se connaître. CQFD. De là, il appartient à chacun de faire ce qu’il veut de ces constats !
Ils l’ont vécu avant vous
Il suffit de peu pour être tout de suite efficace
Laurence W. occupe un poste de manager chez l’un des principaux acteurs de la téléphonie mobile en Belgique. Peu de temps après avoir suivi le training Captiver & Convaincre ©, sa responsable lui demande de défendre un dossier un peu délicat devant la direction générale. Voici comment elle s’est préparée…
« La première chose que je me suis imposée, c’était d’avoir un objectif très précis. En l’espèce ici, rassurer la direction et obtenir son accord concernant un plan d’action spécifique.
Puis, je me suis posée à mon bureau en tâchant d’être la plus concise possible, de veiller à ne pas distraire l’auditoire avec des PowerPoint parasites, et en imaginant une accroche qui ait de l’impact. En terminant la rédaction de mon intervention, je me suis mise à la place du public pour m’assurer que mes dernières paroles allaient leur permettre de retenir un message simple et clair. Ma présentation n’était pas longue, et j’ai pu l’apprendre et la répéter plusieurs fois.
Une heure avant d’entrer en salle de réunion, je me suis concentrée sur ma respiration, pour être certaine de garder mes moyens. Et lorsque ça a été mon tour de parler, j’ai regardé chacun et chacune dans les yeux, afin de maintenir un contact permanent.
Le PDG a terminé la réunion en me disant « que c’était très clair », tandis que ma boss – en aparté, m’a suggéré de donner des conseils en « structure du discours » à mes collègues… Ce à quoi j’ai répondu que j’avais été à bonne école ! »
A pratiquer
Le bilboquet
Prenez un bilboquet de qualité : en bois, d’un bon poids, de bonne taille, confortable en main et équilibré, c’est-à-dire qui tienne tout seul – avec la boule – quand il est posé sur une table. Puis, commencez à jouer. Et armez-vous de patience jusqu’à ce que vous arriviez à placer la boule sur le manche. Puis, fixez-vous l’objectif d’y arriver une seconde fois. Puis, plusieurs fois. Puis, plusieurs fois d’affilée. Et enfin, exercez-vous jusqu’à y arriver à chaque fois(c’est possible, nous l’avons fait).
Vous savez maintenant comment il faut pratiquer pour parvenir à l’excellence.Maintenant, appliquez la même ténacité à la pratique de vos présentations !
Et quoi d’autre ailleurs ?
Un rien peut tout changer
Rédigé par un psychologue comportementaliste en économie et marketing, Drunk Tank Pinkprésente une série d’expériences scientifiques menées sur des sujets variés dans différents pays. On y découvre à quel point une couleur, un contexte ou encore les caractéristiques anodines d’un environnement peuvent avoir des conséquences surprenantes et contre-intuitives sur les individus. Un exemple :
Dans un supermarché australien, des tests de mémoire à l’improviste ont été fait sur un panel de clients, à des jours et heures différents. Les chercheurs ont ainsi constaté – toutes variables égales par ailleurs, que les jours gris, les sujets retenaient trois fois plus d’items que les jours ensoleillés. Et d’avancer l’explication suivante : « Les êtres humains sont biologiquement prédisposés à éviter la tristesse et répondent aux humeurs maussades en recherchant toutes les opportunités réjouissantes, en veillant à se protéger de tout ce qui pourrait les attrister. A l’inverse, le bonheur induit le signal que tout va bien, que l’environnement ne représente aucun danger imminent et donc, qu’il n’y a pas d’utilité immédiate à une réflexion profonde et attentive. »
Adam Alter, Drunk Tank Pink and other unexpected forces that shape how we think, feel and behave, Penguin Books, 2014.
Najberg Milne News
Sur la piste aux étoiles…
Quelques mois après le début de notre collaboration avec l’ESA (l’Agence spatiale européenne), Najberg Milne s’apprête à signer avec un grand nom de l’audiovisuel français… Un signe supplémentaire que la communication orale est un sujet pris au sérieux par les plus grandes entreprises. La suite dans nos prochains numéros !
Le Lien du mois
Le bonheur : encore et toujours lui
Dans la conférence TED qui suit – une plateforme que nous affectionnons tant,Shawn Achor nous présente tambour-battant une vérité qui, si nous l’intégrions mieux, changerait énormément de choses dans nos vies (privées et professionnelles). A savoir, que ce ne sont pas nos succès qui font notre bonheur, mais notre bonheur qui créé nos succès.
http://www.ted.com/talks/shawn_achor_the_happy_secret_to_better_work?language=en