Le Post du mois
La Magie n’est pas là où on le pense
Dès lors que l’on pratique une activité de manière constante et avisée, notre expertise se renforce. Il n’y a rien de magique là-dedans. C’est un processus simple – et accessible à tout le monde, qui nous permet de nous améliorer graduellement, en allant du plus simple au plus compliqué, de la maladresse au brio, du doute à la confiance et de l’effort au plaisir. Et pour peu que l’activité en question ne requière aucune aptitude particulière liée à la physiologie ou à l’âge, la « pratique » procure tous les bénéfices cités, quel que soit le domaine envisagé. En résumé : ça marche toujours, pour chacun d’entre nous, pour tout ou presque, et c’est sans douleur.
Nous n’insisterons donc jamais assez sur le fait que personne ne peut rationnellement prétendre qu’il n’est pas naturellement « doué » pour quelque chose, puisque l’expertise se construit uniquement par une répétition assidue (et intelligente). Sauf que, si l’acte même de se mettre à pratiquer n’a rien de miraculeux – car c’est une recette connue de tous (à défaut d’être comprise par tous), ce que l’on réalise peu, ce sont les résultats un peu moins tangibles qu’il entraîne…
Car si l’entraînement ou la répétition mobilise au début beaucoup notre intellect, il arrive assez rapidement un moment où l’on parvient à faire les choses sans avoir à y penser. Prenons l’exemple d’un pianiste qui fait ses gammes tous les jours : même s’il est concentré, ce sont surtout ses mains et non plus sa tête qui jouent… Que se produit-il alors ? L’esprit est libéré, le corps travaille tout seul, et d’autre choses montent à la surface : des choses en nous, enfouies, souvent ignorées, inconscientes. Un potentiel que l’on attendait de retrouver et qui peut enfin s’exprimer. Ou encore des humeurs, des élans, des idées qui viennent d’ailleurs et semblent nous traverser : en d’autres termes, l’inspiration !
Au final, si la pratique permet d’apprendre un art, un savoir-faire ou une technique, et puis de « grandir » dans son exécution, elle permet également – arrivé à un certain niveau, de nous dépasser. C’est de l’alchimie : plus la matière est travaillée, plus elle livre ses secrets et nous étonne.
Et ça, malgré tout, c’est quand même magique.
Le Performer du mois
The man from Mars
David Bowie a définitivement décollé il y a quelques semaines. Ses chansons ont été souvent discutées, mais son Œuvre fut rarement contestée. Il a eu plusieurs vies, toutes aussi remplies que s’il n’en avait eu qu’une. Que disait-il à propos de la réussite et de la façon de s’y prendre ?
"If you feel safe in the area you’re working in, you’re not working in the right area. Always go a little further into the water than you feel you’re capable of being in. Go a little bit out of your depth. And when you don’t feel that your feet are quite touching the bottom, you’re just about in the right place to do something exciting."
What’s in it for you?
L’inspiration commence devant la machine à café
« La présentation professionnelle, j’en n’ai pas besoin, je ne fais pas de rendez-vous clients. » « La prise de parole en public ? Pour quoi faire ? On ne me demande jamais d’intervenir en conférence ! » « Les formations de ce type sont inutiles pour moi, je n’ai pas le trac. » « Presentations skills ? Tout le monde y est déjà passé, on connaît. » Voici quelques-unes des croyances – erronées à notre sens, qui circulent dans le monde professionnel…
Car, il faut bien l’admettre : quand on parle en réunion, on présente. Quand on défend une idée ou un projet auprès d’un collègue à une table de restaurant, on présente. Quand on s’évertue à expliquer une démarche, à faire passer un concept, à transmettre une vision ou une idée à 1000, 100, 10 ou bien une seule personne : on présente encore.
Parler nous semble naturel, et pourtant on nous l’a appris. Communiquer nous semble naturel également, mais cela, on nous l’a pas appris. Mais cela n’a rien d’intuitif. Et cela ne dépend pas uniquement de notre niveau de « zénitude », de notre aisance à nous tenir devant un auditoire. C’est un processus qui implique une certaine gymnastique : quitter ses chaussures pour enfiler celle des autres. Structurer ses idées pour en faire une machine à désamorcer les obstacles psychologiques. « Tricoter » un rythme, des métaphores, des histoires pour se connecter avec l’autre. Instiller de l’émotion pour emporter avec nous, et inspirer celui qui nous écoute.
Alors certes, il y a une différence de « format » entre une conférence, un rendez-vous client ou une discussion avec un proche, mais les ingrédients pour captiver ceux à qui l’on s’adresse sont toujours les mêmes. Des ingrédients que nous devrions utiliser tous les jours, en toutes circonstances. Que peu de gens connaissent.
Ils l’ont vécu avant vous
On a tous un as dans sa manche
« J’ai toujours eu un caractère assez effacé, et je parle assez peu en société, même si j’apprécie beaucoup le contact avec les gens. Au travail, on me demande rarement mon opinion, et je ne suis qu’exceptionnellement mis sur le devant de la scène, ce qui m’arrange bien. Je fais mon boulot du mieux possible et c’est ce qui m’importe. Malgré tout, j’étais fatiguée de « fuir » cette angoisse que j’ai de parler devant un groupe, je sentais que ça me tirait trop en arrière, et j’ai décidé de travailler dessus en participant à « Captiver & Convaincre ».
Mes progrès très rapides en présentations ne sont pas ce qui m’a étonné le plus. Ce qui m’a vraiment bouleversée, c’est de découvrir que mon profil « discret » cachait des atouts majeurs pour parler et toucher les gens… Par exemple, je ne suis pas une bavarde, je ne parle que quand je l’estime nécessaire. Et cela a des répercussions quand je fais une présentation : j’ai plutôt tendance à choisir mes mots, à faire des phrases courtes, à être le plus claire possible. Ce qui a pour conséquence que de l’autre côté, c’est perçu comme une grande qualité de professionnalisme. Il n’y a pas longtemps, quelqu’un m’a dit : « avec toi, on sait où on va, sans tourner autour du pot. On sent que tu connais ton affaire et qu’on peut te confier les clefs de la maison en toute confiance. » »
– Christiane R-G., Secteur des télécoms.
Et quoi d’autre ailleurs ?
« It all begins with empathy »
Les trainings Najberg Milne sont efficaces parce qu’ils sont ancrés dans la réalité et le concret. Ils le sont également parce qu’ils dépassent le simple contexte professionnel pour parler de la Vie et de son fonctionnement, comme lorsque nous invitons nos stagiaires à « enfiler la casquette » de leurs interlocuteurs pour mieux les comprendre et mieux communiquer avec eux. Voici le jeu de l’empathie porté quelques crans au-dessus par un sociologue américain, Sam Richards :
https://www.ted.com/talks/sam_richards_a_radical_experiment_in_empathy#t-213726
Le lien du mois
Je te manipule, tu me manipules…
Regardez ce documentaire édifiant réalisé par la Télévision Suisse Romande sur les techniques de manipulation, et plus généralement à propos de nos propres mécanismes psychologiques :
https://www.youtube.com/watch?v=PGxUO2tlKPo
A pratiquer
Un baromètre d’authenticité
Alors qu’il étudiait ce qui rendait un acteur crédible sur un plateau, ce qui permettait à l’auditoire de comprendre et de se connecter à ce que vit l’acteur, Stanislavski a découvert que cela tenait en trois questions :
- Qui suis-je ?
- Pourquoi suis-je ici ?
- Qu’est-ce que je veux ?
L’acteur doit être en mesure de répondre à ces trois questions à chaque instant de sa présence sur scène, sinon sa performance devient fabriquée, inauthentique…
Notre proposition du mois est la suivante : lorsque vous ressentez quelque chose de « dissonant » dans votre façon d’être – au travail comme à la maison : tentez de répondre à ces trois questions et regardez si les réponses sont en accord avec ce que vous vivez au présent !